Trouver un local commercial : plus simple depuis le Covid ?
La crise sanitaire a laissé des traces dans de nombreux secteurs économiques, et l’immobilier commercial ne fait pas exception. Pourtant, si l’on pourrait s’attendre à une explosion du nombre de locaux vacants et une forte baisse des loyers, la réalité s’avère bien plus nuancée. Geoffrey Hahn, associé au sein du cabinet Progressium, partage son analyse et son expérience du terrain.
Un marché plus complexe qu’il n’y paraît
« Certes, avec la crise, certains commerces ont définitivement baissé le rideau », explique Geoffrey Hahn. Cependant, il souligne que les aides de l’État ont permis à de nombreuses entreprises de rester à flot, évitant ainsi une multiplication drastique des locaux vacants. « Le volume de biens commerciaux disponibles n’a pas été multiplié par dix. Ce n’est pas encore la chasse aux œufs de Pâques ! »
Des bailleurs partagés
Selon Geoffrey Hahn, deux types de bailleurs coexistent aujourd’hui. D’un côté, les institutionnels, fermes sur la valeur locative de leurs biens, refusent de céder à la pression du marché. De l’autre, certains bailleurs plus flexibles préfèrent consentir à des efforts financiers pour éviter des périodes de vacance trop longues. « Un candidat à la franchise peut ainsi négocier des participations aux travaux de mise aux normes ou des loyers allégés durant cette période. »
Des opportunités à saisir
Geoffrey Hahn est convaincu qu’il y a des « coups à faire » pour les entrepreneurs et les franchisés. Il raconte notamment comment il a réussi à diviser par deux un loyer initialement fixé à 77 000 euros annuels dans un centre commercial. « Avant le Covid, ce niveau de négociation ne se présentait jamais », affirme-t-il.
Mais des obstacles persistent
Toutefois, trouver un local ne suffit pas. « Décrocher un financement bancaire est aujourd’hui très compliqué », prévient Geoffrey Hahn. Les banques se montrent prudentes, en particulier pour les secteurs comme la restauration ou le retail. Cette frilosité s’ajoute à la tendance de certains bailleurs à durcir leurs conditions contractuelles, introduisant des clauses pour se prémunir contre les impayés en cas de nouvelle crise.
Un marché en mutation
L’immobilier commercial évolue rapidement, et malgré les incertitudes, les entrepreneurs peuvent tirer parti de cette période pour négocier des conditions plus avantageuses. L’anticipation, la flexibilité et la capacité à saisir les opportunités font plus que jamais la différence.